Plages : gestion raisonnée des laisses de mer

La laisse de mer, habitat naturel d'intérêt communautaire !

Ce sont ces matériaux abandonnés à chaque marée, constitués d’une part de débris organiques naturels (algues, bois morts, cadavres…) et de débris d’origine anthropique (poches à huîtres, bouteilles, déchets plastiques…) ».

Naturelle, elle est indispensable à la vie sur les plages. Refuge de biodiversité, elle permet aux oiseaux de se nourrir des insectes présents. A marée haute, c’est au tour des poissons de s’y délecter.

La laisse de mer est également une véritable protection du littoral. Elle limite l’érosion des plages par le vent en tant qu’obstacle à la course des grains de sable et par les vagues en les amortissant. Mais sa plus grande efficacité réside en sa décomposition. En effet, cette dernière permet aux plantes de capter les minéraux indispensables à leur croissance. Et ce sont ces plantes qui vont jouer le rôle de protection de la plage contre l’érosion le plus efficacement. Le sable s’agglomérant en haut de plage grâce aux racines et aux tiges des végétaux va former une succession de dunes. Celles-ci, en connexion avec la plage vont subir des échanges de sédiments. Ainsi, lorsque cette dernière est en déficit, elle sera approvisionnée limitant ainsi l’érosion du littoral.

Les laisses de mer, une ligne d’arrivée pour les déchets !

On retrouve de nombreux déchets sur les plages, provenant à 80% du domaine terrestre. Sur le site de la Côte de Granit Rose, environ 60% des déchets sont en plastique. C’est un véritable fléau, d’autant plus que le plastique ne se dégrade jamais totalement, il finit souvent sous forme de nanoparticules, toxiques pour la vie. Ainsi, c’est toutes les chaînes alimentaires, dont nous faisons partie, qui sont touchées.

Qu’est que la gestion raisonnée des laisses de mer ?

Par souci d’offrir une plage «propre» aux visiteurs, les communes mènent des opérations de nettoyage des plages. Ce nettoyage doit être réalisé de manière raisonnée, c’est-à-dire en tenant compte de la biodiversité et de l’activité humaine.

Pour favoriser la biodiversité, les opérations de ramassage mécanique (ratissage, cribleuses…) doivent être évitées (sauf risque sanitaire, par exemple dans le cas d’échouages massifs d’algues vertes). En effet les machines ramassent sans distinction les laisses de mer avec les déchets et, parfois, d’importantes quantités de sable. Cette pratique a des conséquences négatives sur le milieu : perte de biodiversité, érosion. De plus, ce mode de nettoyage rend difficile le traitement des déchets.

Le nettoyage des plages le plus efficace est le ramassage manuel. En effet, sélectif, il permet d’exporter les déchets tout en conservant la laisse de mer en état. De plus, près de 30% des déchets que l’on retrouve sur les plages ne mesurent pas plus de 2cm, ils ne sont donc pas nettoyés avec les engins mécaniques. En revanche, le ramassage manuel permet d’évacuer ces petits déchets des plages.

Les bonnes pratiques

  • Savoir reconnaître le « propre » (algues et autres débris naturels) et le « sale » (plastiques…) sur les plages, et en utilisant les poubelles situées aux abords de certaines plages pour évacuer les déchets rencontrés,
  • Contribuer à l’élimination des déchets à la source dans notre quotidien,
  • Participer aux opérations de nettoyage collectif organisées par les collectivités et les associations locales.